En Dordogne, un adolescent a fait sensation en renommant les bois de son père “La forêt du Quoicoubeh”. Depuis, ce lieu improbable attire des centaines de visiteurs, transformant la petite commune de Coly-Saint-Amand en un véritable phénomène touristique.
La naissance d’une blague virale : l’idée d’Antonin
Antonin, 15 ans, vit dans le village tranquille de Coly-Saint-Amand, en Dordogne. Inspiré par une vidéo humoristique vue sur internet, l’adolescent a eu l’idée de rebaptiser les bois familiaux avec le nom “La forêt du Quoicoubeh”, en référence à une plaisanterie populaire parmi les jeunes. Sur internet, l’expression “Quoicoubeh” est utilisée pour surprendre celui qui demande simplement “Quoi ?”, et son usage s’est répandu via des vidéos virales et des réseaux sociaux.
Avec l’aide de Google Maps, Antonin a facilement ajouté ce nouveau nom à la localisation de la forêt. Ce simple acte anodin s’est transformé en véritable phénomène, déclenchant une avalanche de visites inattendues et plaçant cette forêt au cœur des discussions sur les réseaux sociaux.
Un phénomène touristique inattendu : des centaines de visiteurs en quelques semaines
À la surprise générale, l’idée d’Antonin a suscité un fort engouement. La publication de “La forêt du Quoicoubeh” sur Google Maps a attiré de nombreux curieux, majoritairement des jeunes, venus découvrir le lieu derrière ce nom intrigant. En l’espace de quelques semaines, le lieu a enregistré plus de 58 000 vues et au moins 300 personnes se sont rendues sur place, selon les estimations basées sur l’itinéraire Google Maps.
La petite commune de Coly-Saint-Amand, habituée au calme, est soudainement devenue une destination prisée. Des groupes de jeunes touristes affluent dans les rues du village, déambulant dans la campagne à la recherche de la mystérieuse “forêt du Quoicoubeh”.
Les réactions des habitants de Coly-Saint-Amand
Alors que certains trouvent cette situation amusante, d’autres, notamment les résidents proches de la forêt, éprouvent des difficultés avec cette soudaine notoriété. C’est le cas de Valérie, une voisine de la forêt, qui fait part de son exaspération. “J’ai plein de gens qui débarquent chez moi parce qu’il a mis mon adresse,” explique-t-elle, déplorant l’afflux de visiteurs qui stationnent parfois leurs véhicules, y compris des camping-cars, sous ses arbres fruitiers.
Valérie a pris l’initiative de signaler la situation à Google Maps, demandant la suppression de l’adresse de la forêt. Cependant, sa demande est pour l’instant restée sans réponse. D’autres habitants, bien que peu habitués à voir leur village devenir une attraction touristique, accueillent cette transformation avec plus de tolérance, amusés par le caractère insolite de cette situation.
Un impact économique et culturel pour la commune
Face à cet engouement, le maire de Coly-Saint-Amand, Vince Geoffroy, s’est montré plutôt enthousiaste. Il s’est félicité de la notoriété grandissante de la commune, surprenante mais bienvenue, qui attire une nouvelle tranche de visiteurs. “C’est inattendu de voir autant de jeunes ici”, confie-t-il, tout en surveillant de près les potentielles perturbations pour les habitants. Le maire reste vigilant pour préserver la tranquillité des résidents tout en accueillant cette vague de tourisme nouvelle et spontanée.
Les retombées de ce phénomène touristique commencent à se faire sentir au niveau économique. Certains commerces locaux, jusque-là peu fréquentés hors saison estivale, profitent de cet afflux inattendu. Des boulangeries aux petits commerces, chacun remarque une hausse de la fréquentation due aux visiteurs intrigués par la forêt au nom insolite.
Le rôle des réseaux sociaux dans l’explosion de la popularité de “La forêt du Quoicoubeh”
Le succès de “La forêt du Quoicoubeh” s’explique en grande partie par la puissance des réseaux sociaux et des plateformes de partage de vidéos comme TikTok et Instagram. En quelques jours, le nom est devenu viral, et des dizaines de publications partagées ont suscité l’intérêt des jeunes internautes français, créant un effet de bouche-à-oreille numérique.
Les vidéos montrant des jeunes en quête de ce lieu insolite, partagées des milliers de fois, ont attiré l’attention d’internautes de toute la région et même au-delà. Certains jeunes visiteurs en profitent pour publier des photos et vidéos humoristiques, amplifiant ainsi l’engouement autour de la forêt. Ce phénomène illustre comment une simple blague peut, avec l’aide des plateformes numériques, attirer un large public en un temps record.
La gestion des foules et les défis pour le futur de la forêt
Devant cet afflux soudain de touristes, la question de la gestion des foules se pose pour les autorités locales et les résidents. Bien que cette popularité inédite soit bénéfique pour certains aspects de la vie de la commune, elle n’est pas sans poser des défis pratiques. Le maire et les résidents devront veiller à maintenir un équilibre entre l’accueil des visiteurs et la préservation de la tranquillité villageoise.
- Optimiser la signalisation pour éviter les confusions et éviter que les visiteurs se trompent de chemin.
- Encourager les visiteurs à respecter les propriétés privées et les espaces naturels pour minimiser les nuisances.
Les autorités pourraient également envisager d’encadrer les visites en développant une petite infrastructure touristique respectueuse de l’environnement. Cette mesure permettrait de canaliser l’afflux de visiteurs et d’assurer une cohabitation harmonieuse entre résidents et touristes.
La forêt du Quoicoubeh : un phénomène qui en dit long sur les nouvelles formes de tourisme
Le succès de la “forêt du Quoicoubeh” en Dordogne met en lumière la tendance croissante des lieux touristiques insolites, souvent créés de manière fortuite ou humoristique, qui attirent les jeunes générations en quête d’expériences uniques. Ce phénomène reflète aussi une transformation du tourisme, qui s’oriente vers des destinations atypiques, souvent portées par les réseaux sociaux et la viralité des tendances numériques.
Cette aventure montre comment une simple blague sur internet peut redéfinir le visage d’un village en devenant un point d’attraction touristique. La “forêt du Quoicoubeh” est désormais bien plus qu’une simple plaisanterie ; elle symbolise l’ère du tourisme numérique où chaque lieu, même improbable, peut devenir une destination prisée.